XXème siècle

L'histoire de l'arbre séculaire 


L’ormeau de Sully ou la chute de l’arbre séculaire à Vic d’Oust


     Aux alentours de 1600, Sully premier ministre d’Henri IV, aurait ordonné que soit planté un ormeau ou un tilleul devant toutes les églises de France, afin d’avoir un lieu d’ombrage et de paix après 30 ans de guerres de religions.




     L’ormeau planté près de l’église de Vic d’Oust, au bout de 350 ans a commencé à donner des signes de fatigue et devint menaçant pour tous les bâtiments autour de lui et leurs occupants vivant à l’ombre de son feuillage.



Cet arbre étant classé aux Monuments Naturels, il est nécessaire de demander aux autorités compétentes l’autorisation de procéder à tous travaux concernant le géant.


Le 28 octobre 1946, le maire de Vic d’Oust demande l’autorisation d’élaguer l’ormeau au préfet de l’Ariège car une branche du colosse s’est abattue sur la route, et précise que les problèmes posés par cet arbre ont déjà été signalés depuis 3 ans.







L’élagage partiel est accepté ; il faut lier les branches au tronc (voir plan) afin que le colosse ne puisse s’ouvrir en deux, ceci n'a jamais été réalisé.




Le préfet demande à la Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages de faire procéder à l’élagage, et celle-ci désigne M. Bonis, architecte départemental des Monuments Historiques qui contacte et négocie avec M. Sainte-Croix entrepreneur à St-Girons.

Le devis d’élagage établi par l’ONF s’élève à 4 000 francs. Ce montant serait financé par une subvention des Beaux-Arts pour 2 000 francs, par le Conseil Général pour 1 500 francs, et par la commune de Vic d’Oust pour 500 francs.

Mais la facture de l’entrepreneur M. Sainte-Croix s’élève à 21 929 francs à laquelle s’ajoute la rémunération de l’architecte départemental des Monuments Historiques, qui doit superviser les travaux d’élagage, d’un montant de 1 096 francs.

Le sous-préfet de St-Girons demande par courrier à l’entrepreneur d’expliquer les raisons d’une telle différence de coût des travaux.
En réponse, celui-ci, par lettre du 30 septembre 1947, justifie le montant de 21 929 francs par les différentes opérations à effectuer pour la préparation de l’élagage en évitant de dévaster tout ce qui se trouve aux alentours.







Enfin l’arbre est élagué.

Le 5 décembre 1951, le Ministère de l’Education Nationale comprenant les Monuments Naturels, par arrêté, déclasse l’ormeau qui est rongé par un champignon afin qu’il soit débité.


En 1952 se produit la catastrophe : l’arbre séculaire de Vic d’Oust s’est brisé, et une énorme branche est tombée sur le côté nord de l’église en faisant d’énormes dégâts.







Il est difficile de trouver quelqu’un qui accepte de débiter le géant d’une hauteur de 30 mètres car il y a tout autour les maisons, le château, l’église, un transformateur, un lavoir, la route, le tout à peine à quelques mètres.







M. Pujol, employé à la société des pierres à faux d’Oust, et cité comme spécialiste dans une lettre du maire au sous-préfet,  veut bien effectuer le travail.

Par arrêté du 7 mai 1952, la préfecture interdit la circulation entre Soueix et Oust jusqu’au 15 mai, et M. Pujol débite l’arbre à la main. Les tronçonneuses n'existaient pas encore, tout a été fait à la scie et la hache. 

Lors de cette coupe, afin d’éviter la chute de l’arbre sur les maisons, sur le transformateur qui alimente le village en électricité,  sur le lavoir, sur une partie du château, et afin d’éviter d’achever de détruire la partie nord de la toiture de l’église, M. Pujol ne peut empêcher que l’arbre en tombant brise la croix qui se trouve sur la place du village. Les morceaux de celle-ci se trouvent depuis sur la place et dans une sacristie de l’église.




Le Ministère concerné envoie un courrier au préfet de l’Ariège le 24 juillet 1952 pour signifier que la commune de Vic d’Oust est entièrement responsable des dégâts et doit supporter les frais de restauration de l’église.
Le préfet répond que c’est impossible car les ressources de la commune ne comprenant que 75 habitants, sont insuffisantes.

D’autres financements sont trouvés et la toiture de l’église de Vic d’Oust est réparée.

Tous les documents ayants servis à l’élaboration de cet article proviennent des Archives Départementales de l’Ariège : 276W274—276W276    & archives UDAP Foix !

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